Le Baiser de la Demoiselle est inspiré de faits historiques et tente d’apaiser les vieux fantômes. Christian Nimmo a été exécutée à Édimbourg le 12 novembre 1679 pour le meurtre de son amant, lord James Forrester. Elle l’a tué sous un sycomore, dans le parc du château de Corstorphine. Du moins est-ce la version officielle. La Demoiselle est quant à elle une machine proche de la guillotine, qui a été utilisée en Écosse entre 1564 et 1710 pour décapiter plus de cent cinquante criminels.
Kate Foster a eu vent de cet assassinat lorsqu’elle était enfant et grandissait à Corstorphine, aujourd’hui une banlieue d’Édimbourg. Le fantôme de Christian Nimmo, figure du folklore local connue sous le nom de « Dame blanche », hantait la scène du crime, racontait-on alors. À l’époque, Kate trouvait cette histoire aussi passionnante que terrifiante. Adulte, elle a voulu en savoir plus. Non sur la meurtrière au sang chaud telle qu’on la dépeint, mais sur la femme qui se cache derrière le fantôme. Qu’est-ce qui a pu conduire une jeune mariée respectable, issue de la noblesse, et qui menait une vie de privilèges, à tout risquer pour une liaison avec celui qui était aussi son oncle par alliance ? Cette passion interdite la rend-elle pour autant coupable de l’homicide dont l’a accusé Violet Blyth, une prostituée engagée par lord James pour satisfaire son insatiable appétit sexuel ?

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Le tour de force de ce roman, qui mêle en permanence la grande Histoire et la fiction, c’est de faire d’une affaire criminelle du xviie siècle une réflexion sensée sur le statut de la femme et le conditionnement implacable qui lui est imposé. Ses personnages, de chair ou de papier, sont tragiquement humains, tour à tour naïfs, amoureux, pervers, désenchantés, jaloux ou dangereux. La langue porte le récit, sans faux pas. Et notre cœur palpite au côté de cette lady qui a perdu la tête et qu’on voudrait sauver. Thriller historique haletant ? True crime revisité dans une perspective féministe ? Avant tout un hommage inspiré à la Dame blanche de Corstorphine, qui nous rappelle les impasses de l’Histoire et nos propres fourvoiements.